Philosophie de sauvegarde informatique…

E-mails, vidéos, factures numériques, créations personnelles, et surtout photos souvenir : les données numériques personnelles sont de plus en plus conséquentes et prennent au fil du temps d’avantage de valeur, qui n’a jamais perdu un seul fichier qui lui était cher ? Ou un seul mail ? C’est parfois un disque dur entier qui rend l’âme, emportant avec lui des années de souvenirs photographiques. Faites le test dans votre entourage, il y a forcément quelqu’un à qui c’est arrivé. On ne le répétera jamais assez : il faut faire des sauvegardes ! …

Une sauvegarde ou Des sauvegardes ?

Sauvegarder, oui mais comment ? il faut d’abord élaborer une stratégie en fonction de vos besoin et des risques dont vous souhaitez vous protéger. Les risques que j’ai identifiés pour vos données sont :

  • Panne matérielle d’un  disque dur
  • Suppression de fichiers suite à une erreur de manipulation
  • Destruction de fichier par un virus
  • Vol du matériel de stockage
  • Destruction du matériel informatique par un incendie, une inondation, …
  • Fin du monde (ça approche décembre 2012…)

Bon, contre le dernier point, je pense que de toute façon il ne sert à rien d’avoir une sauvegarde si vous n’êtes plus là pour l’utiliser donc on ne s’en protègera pas. Par contre il est possible de se protéger contre tous les autres risques.

Méthode 1 : le disque dur externe

Pour la majorité des utilisateurs le stockage informatique se limite au disque dur contenu dans l’ordinateur. Le premier moyen de se protéger contre une défaillance de ce dernier est donc de copier régulièrement les données à protéger sur un disque dur externe branché sur le port usb par exemple. Cela peut être automatisé, par l’excellent logiciel TimeMachine pour les utilisateurs de Mac et par des programmes comme SyncBackPro pour les utilisateurs de Windows. Les amis linuxiens connaissent déjà très certainement le puissant Rsync.

Automatiser sa sauvegarde est le meilleur moyen de ne pas oublier de la faire. C’est entre autre pour cela que je ne recommande pas les solutions dépassées et couteuse en temps comme la gravure sur DVD-R, qui plus est à la capacité de stockage limitée devant les besoins actuels.

Vous voilà donc maintenant protégé contre une panne ou une suppression accidentelle : vous pourrez alors aller rechercher le fichier sur la sauvegarde. Un ami s’est vu cambrioler sa maison et voler entre autre 2 ordinateurs portables et un disque externe sur lequel il sauvegardait scrupuleusement ses photos. Envolés toutes les images de naissances et des premières années de ses 2 enfants.

Méthode 1bis : Être plus malin

Pour éviter le risque de vol on pourrait stocker le disque externe à l’écart de l’ordinateur, idéalement très très bien caché car les voleurs sont inventifs, par contre cela ne simplifie pas le processus de mise à jour de la sauvegarde, avec le risque qu’elle soit de moins en moins faite.

Méthode 2 : 2 sauvegardes, 2 disques externes

On pousse plus loin la méthode : le principe est d’avoir une sauvegarde locale et une distante : un disque est connecté en permanence et la sauvegarde est mise à jour en continu, ou toutes les heures. Cela permet d’assurer la récupération d’un fichier supprimé simplement ainsi qu’une restauration et une disponibilité des données instantanée en cas de problème avec le disque source. Parallèlement, une seconde sauvegarde est effectuée sur un second disque qui est stocké à distance : dans une cave, ou mieux chez un proche, un ami, … Évidemment cette sauvegarde est mise à jour moins fréquemment de par la distance mais il est important de ne pas la négliger car c’est celle qui protège du vol, de l’incendie, d’un grave problème électrique, etc…

C’est la méthode que j’utilise actuellement : techniquement la sauvegarde locale est incrémentielle, pour récupérer une erreur de manipulation, et la distante est un simple miroir du disque de stockage. Là on est quasiment protégé contre l’ensemble des risques, éventuellement une infection virale pourrait ne pas être détectée et se propager dans les 2 sauvegardes lors d’une mise à jour. Inconvénient majeur : la fréquence et la difficulté de mise à jour de la sauvegarde distante, qui risque à la longue de ne plus être faite.

Méthode ultime : 2 NAS, 1 connexion internet

 

La dernière méthode envisageable est celle que je suis entrain de développer actuellement : le stockage local est assuré par un NAS (serveur de stockage en réseau) dans lequel la sauvegarde est effectué par l’installation des disques en RAID 1 ou 5, on en reparlera. Ce NAS sauvegarde quotidiennement les données via une connexion internet sur un autre NAS distant hébergé chez un ami. Ainsi on peut même imaginer une sauvegarde réciproque de l’ami qui utilise le même système.

Dans le schéma 2, on a 3 copies identiques des données : l’original, la copie locale et la distante. C’est nécessaire car la distante n’est pas continuellement à jour. Traduit sur le NAS ça nous donne un système avec des disques en RAID 1 : c’est à dire une copie identique de chaque disque sur un autre + un disque dans le NAS distant. Ainsi les disques locaux fonctionnent par paire et la sécurité est maximale, par contre cela a un coût. Afin de limiter le coût sans augmenter le risque on peut monter un RAID 5 avec 3 disques dans le NAS ainsi pour 3 disques de 1To on a 2To de stockage disponible. Le risque de perte local est légèrement augmenté car si l’on perd plus d’un disque dans la grappe RAID 5 on a perdu toutes les données, mais comme elles sont dupliquées quotidiennement sur le NAS distant on limite très fortement la perte.

Coté technique j’ai choisi FreeNAS pour monter cette solution de NAS local et NAS distant et je vous propose de suivre le tutoriel d’installation et de configuration.


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7 réflexions sur « Philosophie de sauvegarde informatique… »

  1. Bonjour Mickael,
    Bon post sur le back up. Il y a aussi toutes les solutions cloud comme Drop Box mais qui ne propose que 2Go gratuit. Il me semble que OVH va proposer une solution similaire avec 50Go gratuit ce qui est intéressant. Ceci dit la solution NAS est super bien si bien mise en place.

    1. Effectivement, il y a les solutions de sauvegarde en ligne dont je n’ai pas parlé car leur coût reste encore assez prohibitif pour un espace restreint, même si OVH avec son hubiC en cours de lancement fait une belle offre. Mais tout cela n’est pas sensé favoriser votre business de récupération de données 😉

    2. L’article est encore d’actualité et les offres gratuites en cloud ne se sont pas tellement améliorées.
      A noter qu’OVH, avec Hubic, propose 25Go de stockage gratuit. On espère que ces données restent en France !

  2. Effectivement en théorie le business de la récupération de données devrait être petit mais pourtant en pratique c’est l’inverse. La plupart des particuliers ne feront pas de sauvegardes, ou elles ne seront pas à jour. Idem pour les PME. La nature humaine est bizarre…..
    Il y aussi une confiance aveugle dans la fiabilité des produits. Un disque dur ou un Iphone semble fiable et pourtant…..

  3. Bonjour,

    Bravo pour votre article sur les sauvegardes. Je travaille sur le sujet, afin d’améliorer mon propre système. Je souhaiterais partager votre article sur le forum de Gautier Girard, au quel je participe, si vous êtes d’accord, bien-sûr.

    Merci

  4. Intéressant comme article. Par mon travail, je rencontre de très nombreuses personnes qui perdent leurs données. C’est un drame à chaque fois.
    Les sauvegardes doivent être élaborées selon deux principes : la périodicité et la multiplicité. Comme l’explique si bien Mickaël.
    Pour ma part, je procède comme suit : Deux gros HD sont dédiés à mes sauvegardes. L’un pour DÉCEMBRE, l’autre pour JUIN. J’effectue donc une sauvegarde complète de mes PC sur ces disques, deux fois par an, en alternant les disques. Je considère qu’il vaut mieux un planning de sauvegardes réaliste que de se fixer des objectifs irréalisables.
    L’un des disques est stocké dans une bibliothèque (les livres ne sont jamais volés), et l’autre dans un coffre fort.
    Mais bien sûr, cela est insuffisant car je risque de perdre mes données sur 6 mois, voir sur 1 an dans le pire des scenario.
    Je complète donc mes sauvegardes avec les solutions Cloud. Entre Dropbox, Drive et OneDrive, cela permet tout de même de sauvegarder tous mes fichiers autres que les photos, les films et la musique.
    Pour les photos, j’ai adopté la solution de Google qui permet de sauvegarder (sans limite) ses photos, à condition d’accepter que la taille de chacune d’elle ne dépasse pas 2 048 x 2 048 pixels.
    Pour la musique, là encore, la solution de Google avec Play Music et Music Manager me convient tout à fait.
    Voilà pour le Cloud. Il faut passer le cap psychologique de se dire que mes données sont chez Google, Microsoft et consort, mais une fois fait, c’est vraiment très pratique. Et gratuit.

    Reste les films. J’entends par films, les films et les séries du commerce. Pas ceux de ma petite famille à la plage qui sont sauvegardés également par Google.
    Là, je n’ai pas trop de solution fiable, dans la mesure où la quantité à sauvegarder est trop importante. 3TO, c’est lourd. C’est pourquoi les tutos de Mickaël m’ont bien aidés à monter un NAS que je devrait compléter par d’autres disque pour monter au moins un RAIDZ et sécuriser les données au moins sur l’aspect de la panne matériel. Car finalement, ce sont mes données les moins importantes.
    J’espère ne pas vous avoir ennuyé avec mon post un peu long, mais c’est un sujet qui me passionne. 😉

  5. mouais bof pas convaincu de l’interet du nas a mon avi c’est du gadget, tout ce qu’on peut faire avec un nas je peux le faire avec mon pc allume (qui a distance consomme 60w ecran eteint) ,parlons pas de facture edf ca va se jouer a 20 euros par an et vu le prix qu’il faut pour du raid 1 etc etc…
    du coup moi j’estsime avoir la meilleure solution qui est pc connecte en permanence a la fibre (mieux qu’un nas) plus une copie sur un disque dur hors de l’appartement et des disques en usb connecte au pc(usb 3 etc ca fait comme un nas sans tout le bla bla inutile du nas)

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